ZFE : une politique injuste, rejetée par la population et contraire au vivre-ensemble – la position de la FFMC 77
Alors que les autorités poursuivent leur déploiement des Zones à Faibles Émissions (ZFE) sur le territoire français, la Fédération Française des Motards en Colère de Seine-et-Marne (FFMC 77) dénonce avec force une mesure aussi brutale qu’inefficace. Sous couvert de préoccupations environnementales, les ZFE traduisent en réalité une fracture sociale croissante, où les plus modestes sont une fois de plus les grands sacrifiés. Ce rejet est désormais massivement partagé : selon un sondage réalisé par l’Ifop et publié fin avril 2025, huit Français sur dix souhaitent purement et simplement la suppression des ZFE. Un désaveu cinglant pour une politique imposée sans réelle concertation.
Derrière le vernis vert de ces mesures, la réalité est bien plus sombre. Les ZFE, en interdisant progressivement l’accès aux véhicules qui ne sont pas de dernière génération, frappent durement des millions d’usagers qui, souvent par nécessité économique, ne peuvent se permettre de changer de voiture ou de deux-roues. Ce sont des travailleurs, des retraités, des étudiants, des parents qui doivent parcourir plusieurs dizaines de kilomètres par jour pour travailler, accompagner leurs proches, ou simplement vivre dignement. Or, pour ces citoyens, la mobilité n’est pas un luxe : c’est une condition d’existence.
La FFMC 77 tient à rappeler que les deux-roues motorisés, loin d’être des boucs émissaires écologiques, sont au contraire des solutions de mobilité plus efficaces, souvent moins polluantes que les automobiles modernes en conditions réelles d’usage. Ils occupent moins d’espace public, consomment moins de carburant, fluidifient le trafic et diminuent les embouteillages, réduisant ainsi l’empreinte globale des transports en zone urbaine. Et pourtant, ils sont arbitrairement inclus dans les restrictions des ZFE, sans distinction, sans étude sérieuse d’impact, sans prise en compte de leur rôle dans l’écosystème urbain.
Pire encore, cette politique renforce un sentiment d’injustice déjà profond dans le pays. Les ZFE participent d’une logique de gouvernement déconnectée, technocratique, qui ne voit plus les citoyens que comme des variables à réguler. Le vivre-ensemble est ici nié, sacrifié sur l’autel d’un impératif écologique dévoyé, appliqué à coup de chiffres et d’interdictions, sans regard pour les réalités humaines. Ceux qui défendent les ZFE en prétendant promouvoir une ville plus respirable sont les mêmes qui ferment les yeux sur le fait que cette ville deviendra inabordable et inaccessible pour une large part de la population.
Le sondage Ifop révèle aussi une vérité politique essentielle : 82 % des Français souhaitent que les ZFE soient supprimées, et 73 % estiment que les classes populaires sont injustement ciblées par cette mesure. La fracture est nette, et les responsables publics ne peuvent plus l’ignorer. Ce rejet transcende les clivages politiques traditionnels : c’est un cri du cœur des Français attachés à leur liberté de circuler, mais aussi à la justice sociale.
Mais l’espoir renaît peut-être à travers la future loi de simplification, en préparation par le gouvernement, pourrait enfin marquer un tournant. De nombreuses voix, y compris au sein de la majorité, commencent à reconnaître l’impasse que constituent les ZFE. La FFMC 77 espère que cette loi actera clairement la fin de ces zones injustes, et qu’elle introduira des critères plus réalistes, plus équitables, plus respectueux des libertés individuelles et des réalités économiques des Français. Il est temps de sortir d’un cadre rigide et idéologique pour aller vers une écologie de bon sens, plus humaine, et véritablement inclusive.
Si nos élus refusent d’acter la suppression des ZFE, la FFMC dans son ensemble appellera à un moratoire immédiat sur les ZFE, et à une refonte complète de cette politique, qui doit reposer sur trois piliers : une prise en compte des spécificités réelles des différents véhicules (en particulier les deux-roues), des mesures d’accompagnement crédibles et financées pour les personnes concernées, et surtout, un dialogue véritable avec les citoyens. Nous ne refusons pas les enjeux climatiques. Mais nous refusons qu’ils soient instrumentalisés au prix d’un mépris social sans précédent.